FAQ

Thèmes des questions fréquentes

Concepts et définitions

CD1: Qu'est-ce qu'une utilisation confinée d'OGM et de pathogènes ?

Il s'agit d'une opération dans laquelle des organismes sont génétiquement modifiés ou dans laquelle des organismes génétiquement modifiés et/ou pathogènes sont cultivés, stockés, transportés, détruits, éliminés ou utilisés de toute autre manière, et pour laquelle des mesures de confinement spécifiques sont prises pour limiter le contact de ces organismes avec l'ensemble de la population et l'environnement ainsi que pour assurer à ces derniers un niveau élevé de sécurité. Une opération peut se dérouler dans un laboratoire (recherche, diagnostic) une animalerie (petits et/ou grands animaux), une serre, une chambre d'hôpital (thérapie génique) ou en installation de procédés à grande échelle (production).

CD2 : Qu'est-ce qu'un Micro-organisme Génétiquement Modifié (MGM)?

Un micro-organisme répond à la définition suivante: toute entité microbiologique, cellulaire ou non, capable de se reproduire et/ou de transférer du matériel génétique, y compris les virus, les viroïdes et les cultures de cellules animales et végétales. Autrement dit il s'agit des bactéries, des champignons et levures, des virus et viroïdes, des agents non conventionnels associés aux TSE's (BSE, Creutzfeldt_jackob disease, scrapie) ainsi que des cultures cellulaires.

Un MGM est un micro-organisme dont le matériel génétique a été modifié d'une manière qui ne se produit pas naturellement par multiplication et/ou par recombinaison naturelle.

Exemples de MGM : Une Escherichia coli exprimant un gène codant pour une protéine humaine à des fins de recherche. Un Bacillus subtilis exprimant un gène codant pour une enzyme à des fins de production (application industrielle ou thérapeutique). Un vecteur viral (un adénovirus par exemple) véhiculant un gène qui code pour une interleukine utilisée en thérapie génique.

CD3 : Qu'est ce qu'un Organisme Génétiquement Modifié (OGM) ?

Un organisme répond à la définition suivante : to ute entité biologique, y compris les micro-organismes, capable de se reproduire et/ou de transférer du matériel génétique.

Un OGM est un organisme, pathogène ou non, dont le matériel génétique a été modifié d'une manière qui ne se produit pas naturellement par multiplication et/ou par recombinaison naturelle.

Exemples d'OGM : une souris transgénique utilisée à des fins de recherche (y compris les souris 'knock-out'). Un lapin génétiquement modifié capable de produire une protéine à des fins thérapeutiques. Une plante transgénique capable de résister à un désherbant.

CD4 : Que sont les organismes pathogènes ?

Les organismes pathogènes regroupent l'ensemble des pathogènes humains, des zoopathogènes et des phytopathogènes .

•  Les pathogènes humains sont les micro-organismes, les cultures cellulaires et les endoparasites, y compris leurs dérivés génétiquement modifiés, qui sont susceptibles de provoquer chez l'homme immunocompétent une infection, une allergie ou une intoxication.

Exemples : Bactéries; Legionella pneumophila, Salmonella enteritidis, Mycobacterium tuberculosis, Virus; rotavirus, virus de l'hépatite B, VIH, Parasites: Trypanosoma cruzi, Giardia lamblia, Plasmodium falciparum, Champignons et levure ; Aspergillus fumigatus, Candida albicans.

•  Les zoopathogènes sont les micro-organismes, les cultures cellulaires et les endoparasites, y compris leurs dérivés génétiquement modifiés, qui sont susceptibles de provoquer chez l'animal immunocompétent une infection, une allergie ou une intoxication.

Exemples : Bactéries ; Haemophilus parasuis, Yersinia ruckeri, Mycobacterium bovis, Virus ; Feline clacivirus, Rat coronavirus, Bluetongue, Parasites : Babesia equi , Sarcopta scabiei.  

•  Les phytopathogènes sont les organismes y compris leurs dérivés génétiquement modifiés, qui sont susceptibles de provoquer une maladie chez la plante saine.

Exemples : Bactéries ; Agrobacterium tumefaciens, Virus ; Maize dwarf mosaic virus, Grapevine fanleaf virus, Champignons et levure ; Aspergillus niger

Ces organismes pathogènes font l'objet d'une classification. Les renseignements relatifs à la classification des organismes pathogènes et la liste de ces organismes se trouvent à la page suivante (en anglais).

CD5: Quelle est la différence entre le confinement primaire du confinement secondaire ?

Le confinement primaire correspond aux mesures de confinement limitant la dissémination de (micro-) organismes dans l'environnement de travail, alors que le confinement secondaire est l'ensemble des mesures de confinement limitant la dissémination de (micro-) organismes dans l'environnement extérieur à la zone de travail.

- Exemples de confinement primaire : les équipements qui permettent le confinement des éclaboussures et des aérosols comme les tubes fermés, les filtres HEPA (filtres absolus), les enceintes de sécurité microbiologiques (ESM), les isolateurs. Pour les procédés à grande échelle le fermenteur constitue le confinement primaire.

- Exemples de confinement secondaire : le local dans lequel se déroule l'utilisation confinée d'OGM et/ou pathogènes ainsi que différentes installations techniques.

Remarque : on parle également dans certains cas de confinement tertiaire*. Il s'agit alors du bâtiment où se déroulent les utilisations confinées ainsi que les procédures de sécurité appliquées au sein de l'établissement. Cette barrière tertiaire permet d'éviter l'exposition accidentelle de la population au risque biologique en cas d'accident.

*V. Halkjaer-Knudsen. Design considerations for large scale production of biologicals: GMP and Containment synergies. Anthology of Biosafety. VIII. Evolving Issues in containment. J. Richmond  Editor. 2005 (ABSA), pp. 39-67.

CD6: Qu'est ce que l'autoclonage?

Selon les arrêtés régionaux relatifs à l'utilisation confinée d'OGM et/ou pathogènes les OGM construits à l'aide de différentes techniques peuvent être exemptés de l'application de cette législation.

Une de ces techniques est l'autoclonage de micro-organismes et d'organismes de classe de risque 1 et de cellules d'organismes pluricellulaires à l'exclusion des cellules germinales d'origine humaine. Par autoclonage il faut comprendre: "...la suppression de séquences d'acide nucléique dans une cellule d'un organisme suivie ou non de la réinsertion de tout ou partie de cet acide nucléique (ou d'un équivalent synthétique), avec ou sans étapes mécaniques ou enzymatiques préalables, dans des cellules de la même espèce ou dans des cellules d'espèces étroitement liées du point de vue phylogénétique qui peuvent échanger du materiel génétique par le biais de processus physiologiques naturels, si le micro-organisme ou l'organisme qui en résulte ne risque pas de causer des maladies pouvant affecter l'homme, les animaux ou les végétaux".

L'autoclonage peut comporter l'utilisation des vecteurs recombinants dont une longue expérience a montré que leur utilisation dans les micro-organismes concernés était sans danger.

Un exemple d'autoclonage est celui d'un champignon génétiquement modifié de classe de risque 1, Aspergillus oryzae, dans lequel un certain nombre de copies du gène codant pour la lactase provenant du même champignon est utilisé à des fins de production à grande échelle dans l'industrie alimentaire.

CD7 : Qu'est ce qu'un isolateur?

Le terme "isolateur" concerne un type d'équipement de sécurité utilisé dans les animaleries. Il existe différentes présentations d'isolateurs; il peut s'agir d'une cage à souris complètement fermée équipée d'un filtre HEPA pour l'air sortant. Cette cage peut par exemple servir à héberger des souris inoculées à l'aide d'un vecteur viral (adénovirus, lentivirus). Il peut également s'agir d'une enceinte fermée (boîte à gants), comparable à une enceinte de sécurité microbiologique de classe III équipée de filtres HEPA pour l'air entrant et sortant, d'un sas de décontamination, et le plus souvent d'un bain de décontamination. Ce type d'isolateur est utilisé pour les essais d'infections expérimentales d'animaux à l'aide d'organismes pathogènes transmissibles par l'air. Par exemple l'infection de dindes par des Chlamydiales.

Des informations plus détaillées sur les isolateurs sont disponibles dans ce document (ESM de classe III).

CD8: Qu'est-ce qu'un responsable de la biosécurité ?

L'utilisateur (personne physique ou morale responsable de l’utilisation confinée d’OGM et/ou pathogènes) doit nommer un responsable de la biosécurité (Région wallonne et région de Bruxelles-Capitale) ou un coordinateur de la biosécurité (Région flamande). Le responsable de la biosécurité doit avoir les compétences nécessaires en vue d'assurer sa mission, notamment une expérience dans le domaine de l'utilisation confinée d'OGM et/ou pathogènes. Le responsable doit disposer du temps et des moyens nécessaires pour réaliser son travail. La mission du responsable de la biosécurité est de superviser l'évaluation des risques des utilisations confinées réalisée par les utilisateurs et de coordonner les notifications ou demandes d'autorisation requises par les arrêtés régionaux.

Il doit en outre :

  • s'assurer de la formation des membres du personnel concernés par les utilisations confinées;
  • s'occuper de la gestion de déchets;
  • s'assurer que des mesures adéquates sont prises en cas d'accident;
  • assurer la traçabilité des données;
  • vérifier les conditions de stockage des OGM et/ou pathogènes, de leur transport interne et de la décontamination des locaux, ainsi que d'organiser et de participer à des inspections internes y relatives;
  • veiller à la maintenance et au contrôle de l'appareillage;
  • d'une manière générale, assurer la Biosécurité de l'installation ;
  • imposer aux utilisateurs le respect des règles ;
  • superviser l'évaluation des risques des utilisations d'OGM et/ou pathogènes et coordonner et superviser la constitution des dossiers de biosécurité.

 

Législation

Leg1 : Quand la manipulation de cultures de cellules animales est-elle visée par la législation relative à l'utilisation confinée?

Les arrêtés régionaux relatifs à l'utilisation confinée d'organismes génétiquement modifiés et/ou pathogènes ne s'appliquent pas à l'utilisation de cultures cellulaires qui n'ont pas été sciemment infectées par des agents pathogènes ou qui n'ont pas été délibérément modifiées génétiquement. Par exemple, l'isolement de lymphocytes à partir du sang périphérique de patients n'est pas soumis à la loi relative à l'utilisation confinée malgré le fait que le sang de ces patients peut potentiellement être infecté par des virus pathogènes (on pense à HIV, HBV, HCV, etc.). Si par contre ces lymphocytes sont délibérément immortalisés via une infection à l'aide du virus Epstein Barr, leur manipulation relève de l'application de la réglementation relative à l'utilisation confinée.

On distingue deux types de cultures cellulaires: les cultures cellulaires primaires et les lignées cellulaires. Tant les cultures cellulaires primaires que les lignées cellulaires peuvent (accidentellement) être porteuses d'agents pathogènes indésirables, soit à cause de leur origine (tissu infecté) soit à cause de contaminations secondaires (contamination pendant l'isolation et/ou la manipulation des cellules). Il est dès lors évident que même si l'activité ne relève pas de l'utilisation confinée, les recommandations biosécuritaires dépassent les frontières de la réglementation susmentionnée. Ceci est particulièrement vrai pour la manipulation de cultures de cellules d'origine humaine ou animale.

Des informations plus détaillées (en anglais) sur les risques biologiques et les mesures à adopter dans le cas de manipulation de cultures cellulaires animales sont disponibles (Weblink).

Leg2: Quelles sont les principales missions du responsable de la biosécurité ?

L'utilisateur (personne physique ou morale responsable de l’utilisation confinée d’OGM et/ou pathogènes) doit nommer un responsable de la biosécurité (Région wallonne et région de Bruxelles-Capitale) ou un coordinateur de la biosécurité (Région flamande). Le responsable de la biosécurité doit avoir les compétences nécessaires en vue d'assurer sa mission, notamment une expérience dans le domaine de l'utilisation confinée d'OGM et/ou pathogènes. Le responsable doit disposer du temps et des moyens nécessaires pour réaliser son travail. La mission du responsable de la biosécurité est de superviser l'évaluation des risques des utilisations confinées réalisée par les utilisateurs et de coordonner les notifications ou demandes d'autorisation requises par les arrêtés régionaux.

Il doit en outre :

  • s'assurer de la formation des membres du personnel concernés par les utilisations confinées;
  • s'occuper de la gestion de déchets;
  • s'assurer que des mesures adéquates sont prises en cas d'accident;
  • assurer la traçabilité des données;
  • vérifier les conditions de stockage des OGM et/ou pathogènes, de leur transport interne et de la décontamination des locaux, ainsi que d'organiser et de participer à des inspections internes y relatives;
  • veiller à la maintenance et au contrôle de l'appareillage;
  • d'une manière générale, assurer la Biosécurité de l'installation ;
  • imposer aux utilisateurs le respect des règles ;
  • superviser l'évaluation des risques des utilisations d'OGM et/ou pathogènes et coordonner et superviser la constitution des dossiers de biosécurité.

Leg3 : La législation relative à l'utilisation confinée des OGM et/ou pathogène s'applique t-elle aux autopsies?

La législation régionale relative à l'utilisation confinée des OGM et/ou pathogènes ne s'applique pas aux autopsies réalisées dans le cadre du diagnostic en médecine humaine (anatomopathologie, médecine légale) ou du diagnostic en médecine vétérinaire au départ d'animaux naturellement infectés. Par contre, cette législation est d'application pour les autopsies pratiquées sur des animaux d'expérience volontairement infectés (ainsi que les souris transgéniques ou les animaux inoculés avec des MGM). L'autopsie va souvent de pair avec une exposition aux risques biologiques, comme, par exemple le prélèvement d'encéphales de bovins potentiellement contaminés par la BSE. En pareil cas, l'expert technique recommande d'appliquer les lignes directrices de l'OMS.

Références:

  • WHO Infection Control Guidelines for Transmissible Spongiform Encephalopathies. Report of a WHO consultation. Geneva, 23-26 March 1999. WHO/CDS/CSR/APH/2000.3.
  • K.B. Nolte, D.G. Taylor, J.Y. Richmond. Biosafety considerations for autopsy, 2002. The American Journal of Forensic Medecine and Pathology: 23(2); 107-122.

 

Mesures de confinement, évaluation et gestion des riques

R1: Peut-on organiser un espace de bureau dans un laboratoire? La partie "laboratoire" et la partie "administrative" peuvent-elles directement communiquer?

Les principes de bonne pratique microbiologique stipulent que l'exposition de l'espace de travail et l'environnement à des (micro)-organismes pathogènes doit le plus possible être limitée. Cela explique pourquoi un laboratoire de niveau de confinement 2 doit être équipé d'un accès réservé, d'une porte à fermeture automatique (par exemple avec rappel de porte), que les fenêtres restent fermées pendant les manipulations et que le personnel porte un vêtement de protection (tablier de laboratoire) qui dans le vestiaire est rangé à part des vêtements de ville.

Cela signifie également que les locaux destinés uniquement à du travail de bureau sont physiquement séparés du laboratoire où s'effectuent les manipulations. Par conséquent l'espace de bureau ne devrait pas communiquer directement avec le laboratoire mais une séparation est prévue entre celui-ci et la partie administrative (par exemple de part et d'autre d'un corridor). Pour les mêmes raisons, il est déconseillé d'installer des bureaux à l'intérieur du laboratoire.

R2: A quelles mesures de confinement doit répondre un laboratoire où un nombre limité de souris sont hébergées ? Ce laboratoire doit-il suivre les mesures de confinement d'un laboratoire ou plutôt celles d'une animalerie ?

Dans certains cas il se peut qu'une zone de laboratoire contienne un local où de petits animaux, comme des souris, sont hébergés. Dans ce cas, les mesures de confinement sont proches de celles d'un laboratoire (L) avec bien évidemment un certain nombre de règles applicables aux animaleries (A). Par exemple: une fenêtre d'observation dans la porte et des mesures telles qu'un seuil ou une cloison avant la porte, ceci afin d'empêcher que les souris ne s'enfuient du local.

R3: Doit-on adopter des mesures de biosécurité particulières pour l'analyse et/ou le tri d'échantillons contenant des (micro)-organismes génétiquement modifiés et/ou pathogènes par cytométrie de flux ?

Des mesures de biosécurité devraient être appliquées dans les laboratoires de routine ou de recherche utilisant un cytomètre de flux (CMF), principalement lorsque du matériel infectieux ou non fixé est manipulé et analysé et/ou trié. Le risque biologique peut provenir de la manipulation d'un échantillon ou plus spécifiquement d'aérosols et/ou de gouttelettes générées par le flux. Les échantillons biologiques peuvent contenir des organismes pathogènes (accidentellement ou non). Les utilisateurs d'un CMF peuvent être exposé au risque biologique lors d'une inoculation accidentelle ou de l'exposition à de gouttelettes et/ou des aérosols (contacts, inhalation).

Les équipements de tri cellulaire possèdent un appareillage permettant la formation de microgouttelettes qui peut favoriser la formation d'aérosols. Les défaillances techniques (air dans le système de flux dynamique ou une obstruction des tubulures) peuvent augmenter considérablement la formation d'aérosols. Pour cette raison, le matériel biologique (potentiellement) infectieux devrait être trié en appliquant les mesures de confinement appropriées. Par exemple, le CMF devrait être équipé d'un module de confinement afin de contenir les gouttelettes et les aérosols générés lors du tri.

Ce type de risque est d'autant plus élevé quand le poste de cytométrie est organisé de manière centralisée, l'opérateur n'est pas nécessairement au courant des détails relatifs au matériel biologique manipulé. L'opérateur devrait disposer d'une fiche de biosécurité décrivant le matériel biologique manipulé. D'une manière générale, il est important de disposer de procédures afin de contenir les aérosols, de gérer les déchets biologiquement contaminés ('waste' après analyse ou tri) et d'assurer la maintenance de l'équipement.

Des informations plus détaillées (en anglais) relatives aux recommandations de biosécurité applicables à la cytométrie de flux sont disponibles.

R4: Dans les listes de références des (micro-)organismes pathogènes, certains organismes sont de classe de risque biologique 2 pour l'homme et 3 pour l'animal. Dans ce cas, les mesures de confinement à appliquer reposent-t-elles sur le risque pour l'animal ou le risque pour l'homme ?

Le niveau de confinement à adopter dépend d'une évaluation du risque au cas par cas qui tient compte du type d'organisme et de la nature des activités. Quand des activités diagnostiques ou de recherche se déroulent à petite échelle dans un laboratoire au départ d'organismes zoopathogènes, le niveau de confinement du laboratoire (L) adapté est appliqué avec d'éventuelles mesures spécifiques associées à la nature de l'organisme pathogène lui-même donc pas nécessairement un niveau de confinement L3.

D'autre part l'impact économique de l'organisme pathogène peut exiger que l'activité se déroule dans un laboratoire L3, bien qu'il n'y ait pas de risque significatif pour l'homme, tel que c'est le cas, par exemple, pour le virus de la peste porcine ou le virus de la fièvre aphteuse.

Enfin, si des infections expérimentales se déroulent sur des animaux à l'aide d'un organisme pathogène de classe de risque 3, celles-ci prendront place dans une animalerie (A) avec les mesures de confinement requises pour une animalerie. Les mesures de confinement seront liées aux caractéristiques de l'organisme pathogène et sa capacité de dissémination, donc à nouveau pas automatiquement dans une animalerie de niveau de confinement A3.

R5 : Un laboratoire destiné à la détection rapide de la BSE change d'attribution. Qu'advient-il de l'équipement de sécurité tel qu'une enceinte de sécurité microbiologique (ESM)?

Si une ESM doit être déplacée vers un autre local lors d'un déménagement, elle doit être désinfectée et emballée comme un déchet dangereux dans un double emballage réservé aux déchets infectieux. Le sac d'emballage extérieur doit être décontaminé. Après l'installation dans le nouveau local, l'ESM doit faire l'objet d'une validation. En aucun cas l'équipement destiné au diagnostic rapide de la BSE ne peut-être utilisé à d'autres fins. Le local lui-même doit faire l'objet d'une décontamination. Il ne peut s'agir de formaldéhyde puisque celui-ci à la propriété d'accroître la résistance du prion à la décontamination. Selon les lignes directrices de l'OMS (voir référence), les méthodes chimiques constituent une approche alternative.

Avant d'être éliminée, L'ESM doit être décontaminée et ensuite démontée pour être doublement emballée comme décrit ci-dessus et finalement emportée par une firme agréée pour incinération. Pour une description des méthodes d'inactivation des prions voir:

  • Gestion des déchets: Recommandations de biosécurité relatives au traitement et aux méthodes d'inactivation des déchets biologiques contaminés (PDF)
  • WHO Infection Control Guidelines for Transmissible Spongiform Encephalopathies. Report of a WHO consultation. Geneva, 23-26 March 1999. WHO/CDS/CSR/APH/2000.3.

R6: Quelles sont les exigences en matière de ventilation dans un laboratoire de niveau de confinement L2-Q où des organismes de quarantaine sont manipulés ?

La législation régionale relative à l'utilisation confinée des OGM et/ou pathogènes exige une pression négative de l'air dans la « zone de manipulation » par rapport aux zones adjacentes. Il y a pour cela deux possibilités :

  • La condition est remplie si toutes les activités avec des organismes de quarantaine se déroulent dans une Enceinte de Sécurité Microbiologique (ESM) qui constitue dans ce cas la « zone de manipulation ».
  • Si les manipulations avec des organismes de quarantaine se déroulent hors de l'ESM, le local est alors la « zone de manipulation ». Ce local doit alors être maintenu à une pression négative de l'air par rapport aux zones adjacentes. Le système d'alimentation en air est asservi au système d'extraction de façon à éviter une surpression en cas de panne accidentelle à l'évacuation. En outre, des clapets sont installés sur les systèmes d'alimentation et d'extraction d'air pour prévenir le refoulement d'air en cas de surpression accidentelle ou de panne.

Toutefois, une dérogation à cette mesure peut être demandée si les organismes de quarantaine utilisés ne sont pas transmissibles par voie aérienne (par exemple, les nématodes qui se propagent via le sol).  

Pour une information détaillée sur la Pression de l'air négative dans les laboratoires: PDF.

R7: Situation : La primo-identification des bactéries du complexe Mycobacterium tuberculosis ne s’effectue pas dans un local séparé mais dans une zone distincte d'un local de niveau de confinement L2, y compris des mesures additionnelles, où s’effectuent également la détection et l’identification d’autres micro-organismes pathogènes. Quel équipement (de biosécurité) doit être spécifiquement réservé aux manipulations relatives à la primo-identification du complexe Mycobacterium tuberculosis?

Enceinte de sécurité microbiologique :

Toutes les manipulations en phase ouverte relatives à la primo-identification du complexe M. tuberculosis doivent s’effectuer dans une enceinte de sécurité microbiologique (ESM) de classe I ou II qui, l'ESM doit de préférence, être spécifiquement réservé à cette primo-identification. Si toutefois cela est impossible, l’ESM peut également être employée à d’autres fins, à condition que les différentes activités soient séparées dans le temps et que les pratiques de travail suivantes soient strictement observées :

  • Avant de commencer la primo-identification des bactéries du complexe M. tuberculosis, il convient de retirer de l’ESM tout le matériel et/ou échantillons qui ne seront pas employés pour cette primo-identification.
  • D’autres manipulations ne peuvent avoir lieu dans l’ESM en même temps que celles en rapport avec la primo-identification des bactéries du complexe M. tuberculosis.
  • Les surfaces externes de tout matériel retiré de l’ESM qui n’est pas immédiatement évacué en tant que déchet infectieux ou mis dans des sacs autoclavables, doivent être désinfectées avec un désinfectant tuberculocide adéquat et le matériel doit être placé dans des conteneurs hermétiques.
  • L’intérieur (plan de travail, côtés et vitre) de l’ESM doit être désinfecté au moyen d’un désinfectant adéquat. Précisons que les mycobactéries résistent à bon nombre de désinfectants classiques. Les alcools présentent un bon effet tuberculocide, mais perdent leurs propriétés désinfectantes au contact de surfaces fortement contaminées par des substances organiques. L’éthanol (70%) est donc un désinfectant adéquat, à condition que les surfaces à décontaminer aient été nettoyées au préalable.
  • Il convient de porter une double paire de gants durant les manipulations et de les retirer dès la fin de celles-ci.

Centrifugeuse :

Une centrifugeuse équipée d’un rotor ou de nacelles qui peuvent être hermétiquement fermées (« safety cups ») est requise pour la primo-identification des bactéries du complexe M. tuberculosis. Les tubes sont hermétiques et à usage unique. Les nacelles ou le rotor peuvent uniquement être ouverts, remplis ou fermés dans une ESM de classe I ou II. L’usage de ces « safety cups » ou d’un rotor spécifique évite la contamination de la centrifugeuse en cas de bris accidentel d’un tube. De préférence, la centrifugeuse doit être spécifiquement réservée à la primo-identification des bactéries du complexe M. tuberculosis. Si toutefois cela est impossible, la centrifugeuse peut être employée à d’autres fins, à condition que le rotor ou que les « safety cups » soient exclusivement réservés à la primo-identification des bactéries du complexe M. tuberculosis.

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Autoclave :

Un autoclave doit être disponible dans le local ou à proximité du local dans le cas où les déchets/résidus biologiques seraient inactivés à la vapeur d’eau. Toutefois, l’autoclave ne doit pas être réservé à l’inactivation de déchets biologiquement contaminés provenant de l’activité de primo-identification des bactéries du complexe M. tuberculosis. 

Vortex :

Le vortex doit rester à l’intérieur de l’ESM et doit être désinfecté après chaque utilisation. Due à la résistance des mycobactéries à bon nombre de désinfectants classiques, le désinfectant choisi dont avoir un bon effet tuberculocide.

 

À propos des enceintes de sécurité microbiologiques

ESM1: Les enceintes à flux laminaires sont-elles également des enceintes de sécurité microbiologique?

Toutes les enceintes de sécurité microbiologique (ESM) ne sont pas des flux laminaires et tous les flux laminaires ne sont pas des ESM. Les ESM sont des chambres de manipulation qui protègent l'expérimentateur et l'environnement lors de manipulations qui peuvent générer des aérosols infectieux. On distingue trois cas :

  • La circulation de l'air peut être comparable à celle que l'on trouve dans une hotte chimique à condition que l'air soit expulsé en partie haute et filtré au travers d'au moins un filtre HEPA. C'est le cas des ESM de classe I
  • Un flux laminaire d'air stérile circule de haut en bas de manière à protéger l'échantillon à manipuler et une entrée d'air permanente en façade du PSM par la veine de garde permet d'éviter toute sortie d'air contaminé. L'air extrait en partie haute est filtré au travers d'au moins un filtre HEPA. C'est le cas des ESM de classe II
  • Le flux d'air peut être assuré par un système d'évacuation externe qui provoque une dépression dans l'enceinte de sécurité (200 Pascals sont conseillés selon la norme EN 12469). C'est le cas des ESM de classe III où tant l'air entrant que l'air sortant traverse des filtres HEPA et toutes les voies d'accès à l'enceinte de manipulation sont scellées.

Des enceintes de manipulation équipées d'un flux laminaire horizontal (hottes à flux laminaire horizontal, hottes à courants croisés, "clean benches") font très souvent partie de l'équipement d'un laboratoire. Dans ce cas, de l'air stérile est directement soufflé dans la direction du manipulateur. Ces enceintes ne peuvent en aucun cas être assimilées à des ESM puisqu'elles n'offrent aucune protection pour le manipulateur ni pour l'environnement. Des informations complémentaires sur les ESM sont disponibles ici.

ESM2: Lors de manipulation sous une enceinte de sécurité microbiologique (ESM) doit-on porter un masque de protection respiratoire ou une protection faciale?

En principe, les ESM de classe I et II offrent toutes deux une protection de l'expérimentateur, lors d'un usage correct. Cependant, lors de manipulations génératrices d'aérosols impliquant certains organismes pathogènes de classe de risque 3 à de hautes concentrations, qui sont transmissibles par l'air, et qui peuvent pénétrer les muqueuses des yeux du nez et de la bouche, il est indiqué de porter un masque de protection respiratoire ou une protection faciale.

Par exemple, le port d'un masque de protection respiratoire muni d'un filtre HEPA (type FFP2) est recommandé pour la manipulation de cultures de M. tuberculosis (voir référence), de tissus contaminés ou de cultures d'hantavirus (Public Health Agency of Canada, Material Safety Data Sheets for Infectious substances). Le port d'une protection faciale est recommandé lors de la manipulation de la forme infectieuse du parasite Leishmania donovani (PHA Canada, MSDS).

Référence: Biosafety Recommendations for the contained use of Mycobacterium tuberculosis complex isolates in industrialised countries, april 2006. Philippe Herman, Maryse Fauville-Dufaux, Didier Breyer, Bernadette Van Vaerenbergh, Katia Pauwels, Chuong Dai Dothi, Myriam Sneyers, Maryse Wanlin, René Snacken en Wiliam Moens.